giovedì 1 marzo 2012

Bergerac : il construit de ses mains sa maison écologique

Un jeune père de famille a construit de ses mains sa maison écologique

Jérôme Paul (à droite) avec un voisin qui l'a aidé.

Jérôme Paul (à droite) avec un voisin qui l'a aidé. (photo laïc mazalrey)

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Hormis la bâche qui protège la chaux encore fraîche d'une façade, peu de détails différencient la maison de Jérôme Paul des pavillons avoisinants, à 300 mètres du centre de loisirs de Toutifaut à Bergerac.
Elle a pourtant toute une histoire, et, son propriétaire l'espère, tout un avenir. Le principal matériau de construction de ce bâtiment d'un étage est la paille. Un choix au départ « économique et de bon sens », mais qui a induit une réflexion écologique.
« Comme tout père de famille, je voulais ma maison, au meilleur coût. Mais en plus, je souhaitais la construire moi-même », explique Jérôme Paul, qui mûrissait son projet depuis 2007. Ses recherches sur Internet l'ont conduit vers la construction en paille. « D'abord sceptique, j'ai été mis en confiance par les réalisations. J'ai suivi un stage en Bretagne, sur deux jours, ce qui suffit pour maîtriser la technique. L'association organisatrice m'a envoyé ensuite une douzaine de stagiaires », poursuit le propriétaire.
Des démarches facilitées
Encore marginale il y a quelques années, la construction écologique entre peu à peu dans les mœurs : la paille a été reconnue comme matériau isolant l'an dernier. La garantie décennale ne découle plus d'une dérogation. Même chose pour le système de filtration des eaux usées.
Un cousin agriculteur à Sigoulès a fourni la paille, d'excellente qualité en cet été 2010 : 600 bottes rectangulaires, au prix de 1 à 2 euros la botte, ont suffi pour une maison de 180 m², 200 avec les dépendances, dont il avait lui-même dessiné les plans.
« Les principes d'une maison bioclimatique sont ancestraux : exposition au sud, mur nord sans ouverture et isolation », résume Jérôme Paul, qui a pris un peu plus d'une année sabbatique pour réaliser sa maison.
Température autorégulée
Avec sa femme et ses deux enfants, il s'y est installé pour Noël. « Six semaines plus tard, il faisait - 17 degrés. Les volets n'étaient pas encore posés et la ventilation non plus. Pour autant, il régnait une chaleur douce et homogène, avec un seul poêle à bois de 6 kW, installé au centre de la pièce à vivre. Et, lorsque je travaillais cet été, sous les grosses chaleurs, il ne faisait pas plus de 24 degrés à l'intérieur », se félicite Jérôme Paul, qui évalue à environ 300 euros par an son budget chauffage.
La recherche des matériaux adéquats a été plus facile que prévue : « Le fournisseur s'est pris au jeu et a fait le maximum pour trouver ce dont j'avais besoin : de la pouzzolane, du liège expansé, des bandes de chanvre, de la ouate de cellulose… Les produits locaux ont été privilégiés », annonce-t-il fièrement.
Les plantes pour l'épuration
Pour la construction, qui lui revient finalement à 800 euros le mètre carré, il a reçu l'aide de son père, mais aussi de son voisin François, formé à la biologie des sols. Il a aussi complété ses connaissances sur Internet et construit un épurateur pour les eaux usées à base de plantes. Les plantes des marais, tels l'iris jaune, la salicaire, les plantains d'eau assurent le système de traitement des eaux, agréablement dissimulé par un jardin coloré. En contrebas, le filtrage final est assuré par une plantation de roseaux. « Ce n'est pas plus cher qu'une fosse septique, ça demande peu d'entretien, et c'est joli », s'enthousiasme François.
Quant à Jérôme Paul, qui a repris son activité de réalisateur de documentaires, il est heureux d'avoir vécu cette expérience. « Ça demande beaucoup de réflexion en amont. Et j'avais des notions de bricolage qui m'ont beaucoup aidé. »
Bergerac · Périgueux